Route en terrasse avec deux champions du monde



Tout commence par un message qui arrive "(sans objet)" par Facebook: "Jeudi ca vous tentes de rouler dans les cantons... plus de cotes moins de poutine...!!!". Ça arrive de François, c'est destiné à Oli et Philippe et moi. Quatre ou cinq messages plus tard, le tour est joué: "Super, on se rejoint chez Bruno, mettons a 9:30, c'est bon... y faut rouler avant qui fasse trop chaud ;)".

Phil ne pourra venir, mais avec Frank et Oli comme compagnons d'arme, j'irai mesurer mes progrès des derniers temps sur les belles routes, sinueuses, escarpées et bien techniques de la région de Sutton. Je connais le parcours, je sais que j'aurai l'heure juste. S'il reste une quelconque trace de commotion cérébrale, je le saurai assez vite.

Après un trajet en voiture agrémenté de réflexions philosophiques typiques de notre trio et d'un très périlleux passage sous le pont Champlain qui menace de s'effondrer à tout moment, nous arrivons là où il faut être, c'est-à-dire nul part au bout d'un chemin de terre. La route commence là et elle se terminera là dans 101 km.

Le début est difficile, mes cuisses sont comme deux petites bûches noueuses. "C'est pas gagné" que je me dis tout en remarquant que les deux champions du monde qui m'accompagnent font tout ce qu'ils peuvent pour que l'inévitable bilan ne m'apparaisse pas incontournable: eux sont faciles, je vais en chier toute la journée!

Merci les copains pour votre indolence complice, vous serez un jour noyés dans la bière si je survis à cette sortie.

Je n'ai pas pris de photo en roulant, valait mieux ne pas m'arrêter, de peur que tout ce que mes muscles contenaient de toxines n'entraîne un "shutdown" généralisé de tous les systèmes. Mais la route était belle. Sur la gauche, sur la droite, tout était ennivrant. De kilomètre en kilomètre, sous l'effet des délires rieurs des copains, sans que je m'en rende vraiment compte, mes jambes tournaient moins mal puis, je ne sais quand, elles se sont mises à tourner mieux.

Il y a d'abord eu Scenic Road. Pas facile. Ensuite rendu dans le coin de Highwater, puis de Potton Springs et surtout après Knowlton, la route, tout en escalier, faisait penser à une rizière en terrasse comme celle de Longsheng dans le Guangxi. Soudainement les copains ne roulaient plus comme des champions du monde. À moins que la situation n'ait changé à l'autre bout du regard: c'est ça, je commençais à dompter cette route en terrasse!

Oli a quand même ramassé toutes les pancartes pour les ajouter à son palmarès de chasseur de primes. Frank a quand même égrené l'asphalte comme une vieille dame l'aurait fait avec son chapelet. Mais j'ai pu voir que bientôt je pourrai rivaliser avec mes deux champions du monde sur les routes en terrasse sans avoir à compter sur leur indolence complice.

Merci les copains, la bière de récup "post ride" n'en sera que meilleure !

Commentaires

  1. très chouette cette chronique Bruno !
    petit correctif à propos des pancartes, Frank (the tank) est venu m'en «zipper» deux belles dont une bien méritée car j'était dans le rouge-tape etc... ensuite j'ai suivi le conseil de Robert Trépanier (piano piano) qui peut-être survivra... tsé c'est tellement tentant de toute arracher et impoli de laisser un pote partit en couille seul... ou de t'abandonner dans ta bucolique ride... dur dur le vélo !

    ça donne le goût d'y retourner
    cheers !

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