Une journée sur la 138, je pense à mon thérapeute
Peut-être que finalement j'étais plus fatigué que je le pensais? On dirait bien, parce que j'ai l'impression que ça faisait deux semaines que je dormais, ou que j'étais dans un état d'éveil -ou de sommeil, c'est au choix- qui ne me permettait pas de prendre plaisir à écrire. C'est certain, c'est la faute de Christian N, le terrible docteur No, le responsable de mes thérapies cyclistes d'après-midi le mois dernier. C'est lui qui, par un après-midi de torture à 40 à l'heure, a posé le diagnostic détonateur : "Montréal-Québec, tu fais ça pas de problème". Montréal-Québec pas de problème, Montréal-Québec pas de problème, pas de problème... le diagnostic du docteur guru raisonne encore dans mon esprit faible de cycliste fanatisé par sa quête incessante de routes à parcourir.
Le thérapeute avait raison, les 285 kilomètres qui séparent Montréal de Québec ont été faciles à avaler. C'est la digestion qui a par la suite été plus longue. Pourtant j'ai été à l'écoute de mon corps, ce corps qui me parle d'ailleurs de plus en plus, généralement pour me dire de me calmer. Souvent je mets le Ipod plus fort pour ne plus l'entendre, mais pas cette fois-là.
En fait, ce qui est magique avec cette ride, c'est qu'on soit passé sur la rue Sherbrooke à Montréal et sur la Grande Allée à Québec dans un interval d'environ 9 heures en se déplaçant en vélo. Et on ne compte pas parmi ceux qui ont porté un dossard le week-end dernier pour les Grand Prix de Québec et de Montréal. Non, nous, on est les Rouges. Les communissss du tout puissant CCCP, ou si vous préférez, les amoureux du vélo qui roulent avec le Club Cycliste Cycle Pop.
Remarquez que si je précise ça, c'est pas pour nous diminuer. Ben non. On est équipé comme des pros, on sait rouler et on sait le faire vite. En plus, on fait tous les sprints intermédiaires. Les pancartes! Les pancartes sacrées! D'autres diront plutôt les sacraments de pancartes peut-être. Parce qu'en les faisant, en sprintant à chaque (maudite) entrée de village, on scrappe le rythme du groupe pour un instant et, la fatigue aidant, ça finit par être aussi irritant qu'un vieux cuissard pour ceux et celles qui ne les font pas.
Si on roule avec les Rois de la Route -Le MAG, Dan the Dan, Louis D, Greg L, Dr No, Frank the Tank et le nouveau Turbo Oli- tout le monde sait que "ça" va arriver. Alors on sert les fesses et on rentre les coudes à l'orée de chaque patelin parce que "ça" passe par la gauche, "ça" passe par la droite et "ça" passe presque par le dessus. Mais comme cette année les Rouges ont été divisés en cinq pelotons, j'avais choisi de faire la route avec d'autres personnes. C'est comme ça que j'écoute mon corps. Donc pas d'exaltés à mollets veineux. Des gens sensés qui roulent à un rythme relevé et constant. Des gens comme moi, des gens bien! La route allait être délicieuse agrémentée par un soleil généreux, un doux vent de dos et les chansons gaillardes d'Annie T.
Sauf qu'à la sortie de Montréal, ou à l'entrée à Repentigny, l'appel des pancartes s'est fait entendre au creux de mon oreille. Mes réactions physiologiques rappelaient des réflexes anciens. Ça devait venir de mon cerveau reptilien. Sais pas ;-). Comme le chien de Pavlov salivait en pensant à son lunch, moi mes pulses montaient à l'approche d'une pancarte. Pas eu le choix, les ai -presque- toutes faites. Les premières seul, tel un supplicier dément soumis à une ordalie n'ayant que Dieu pour juge. Mais ça n'a pas duré...
Les copains/copines qui m'enduraient dans mes délires devaient se dire, "y va-tu nous faire chier d'même tout l'long?" Personne n'a rien dit. Au contraire, il y avait même des sourires complices. Merci les amis-es de m'avoir toléré auprès de vous!
En fait l'attrait pour le jeu a gagné certains rouleurs. Luc V a vite saisi qu'avec son physique de champion d'Ultimate Fighting, il aurait du succès. Puis, timidement, certaines rouleuses se sont mises de la partie. Je crois avoir vu Annie P et Annie T ramasser quelques primes. Ensuite Stéphanie B, Mel V -version d'après-midi- et surtout Chantale N ont participé à la mascarade. À titre de fin analyste de la scène cycliste, je souligne que cette dernière prenait un plaisir tordu dans l'exercice et que son élégance et son coup de pédale doux masquaient en réalité une grande chasseuse de petites pancartes vertes et blanches.
À chaque village, les sprinters changeaient, mais au gré de la forme, on s'élançait comme des possédés dès qu'il le "fallait", tout en faisant attention les uns aux autres. Pendant ce temps les kilomètres s'accumulaient sur nos compteurs. Avant d'avoir vraiment eu le temps d'y penser on était à Trois-Rivières. La suite de la journée a défilé encore plus vite.
Quelques crevaisons, un bris de rayon, deux ou trois étourdissements et autant de coups de chaud ne sont pas venus à bout de nous et nous avons rallié Québec sans encombre. Les chips et la bière nous attendaient, rien de mieux pour récupérer après une longue journée en selle.
Du Parc Lafontaine jusqu'au Vieux-Québec, on a eu une bonne journée sur la route. La 138 n'a plus de secret pour nous. Moi je regarde ça, deux semaines après, et je me dis que si le Dr No ne m'avait pas poussé dans le derrière je serais passé à côté de la "plus meilleure"sortie de l'année. Pis, surtout, je n'aurais pas le bronzage cycliste tout à fait insolent qui me tatoue bras et jambes comme les symboles traditionnels maoris ornent le visage des All-Blacks.
Merci Dr No !
Le MAG dirige la manoeuvre |
En fait, ce qui est magique avec cette ride, c'est qu'on soit passé sur la rue Sherbrooke à Montréal et sur la Grande Allée à Québec dans un interval d'environ 9 heures en se déplaçant en vélo. Et on ne compte pas parmi ceux qui ont porté un dossard le week-end dernier pour les Grand Prix de Québec et de Montréal. Non, nous, on est les Rouges. Les communissss du tout puissant CCCP, ou si vous préférez, les amoureux du vélo qui roulent avec le Club Cycliste Cycle Pop.
Remarquez que si je précise ça, c'est pas pour nous diminuer. Ben non. On est équipé comme des pros, on sait rouler et on sait le faire vite. En plus, on fait tous les sprints intermédiaires. Les pancartes! Les pancartes sacrées! D'autres diront plutôt les sacraments de pancartes peut-être. Parce qu'en les faisant, en sprintant à chaque (maudite) entrée de village, on scrappe le rythme du groupe pour un instant et, la fatigue aidant, ça finit par être aussi irritant qu'un vieux cuissard pour ceux et celles qui ne les font pas.
Si on roule avec les Rois de la Route -Le MAG, Dan the Dan, Louis D, Greg L, Dr No, Frank the Tank et le nouveau Turbo Oli- tout le monde sait que "ça" va arriver. Alors on sert les fesses et on rentre les coudes à l'orée de chaque patelin parce que "ça" passe par la gauche, "ça" passe par la droite et "ça" passe presque par le dessus. Mais comme cette année les Rouges ont été divisés en cinq pelotons, j'avais choisi de faire la route avec d'autres personnes. C'est comme ça que j'écoute mon corps. Donc pas d'exaltés à mollets veineux. Des gens sensés qui roulent à un rythme relevé et constant. Des gens comme moi, des gens bien! La route allait être délicieuse agrémentée par un soleil généreux, un doux vent de dos et les chansons gaillardes d'Annie T.
Le midi, c'est le repos des rois de la route |
Les copains/copines qui m'enduraient dans mes délires devaient se dire, "y va-tu nous faire chier d'même tout l'long?" Personne n'a rien dit. Au contraire, il y avait même des sourires complices. Merci les amis-es de m'avoir toléré auprès de vous!
et pour leurs montures |
À chaque village, les sprinters changeaient, mais au gré de la forme, on s'élançait comme des possédés dès qu'il le "fallait", tout en faisant attention les uns aux autres. Pendant ce temps les kilomètres s'accumulaient sur nos compteurs. Avant d'avoir vraiment eu le temps d'y penser on était à Trois-Rivières. La suite de la journée a défilé encore plus vite.
Quelques crevaisons, un bris de rayon, deux ou trois étourdissements et autant de coups de chaud ne sont pas venus à bout de nous et nous avons rallié Québec sans encombre. Les chips et la bière nous attendaient, rien de mieux pour récupérer après une longue journée en selle.
Non, je n'ai pas tapé dans la pharmacie. J'ai vraiment l'air de ça. |
Merci Dr No !
Tu ne roule pas avec n'importe qui Bruno! Plein de gros noms dans cet article! ;)
RépondreSupprimerFélicitations pour les belles pancartes! De la rue Sherbrooke à Grande-Allée, ce fut une superbe journée!
Le MAG
Wow Montreal - Québec pas une tite ride ça.
RépondreSupprimerToujours un plaisir que de lire tes récits Bruno! MTL-Qc reste (et restera) une des sorties de vélo dont on se souvient longtemps!
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